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Socialistes à Acigné
11 mars 2011

un édito de Bertrand Delanoé

Je vous livre ce texte de Bertrand Delanoé ... j'y ajouterai surement dans les conservatismes l'aveuglement d'une certaine partie des écologistes sur les réalités sociales de notre pays.

Fabrice

édito de Bertrand Delanoé du 8 mars 2011

"Près d’un Français sur quatre serait prêt à voter Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle. Au-delà de toutes les nuances et de toutes les relativités, voilà l’enseignement des sondages publiés dimanche dernier, puis ce mardi matin, par Le Parisien. Et ce chiffre révèle une crise profonde de notre démocratie, en même temps qu’il constitue un avertissement pour chacune de nos consciences.


La démocratie française est très profondément malade. Quand 56% des Français ne font confiance ni à la droite ni à la gauche pour résoudre leurs problèmes (sondage Cevipof, février 2011), s’installent, logiquement, inexorablement, les réflexes de la peur, du découragement, de la lassitude et de l’exaspération. Ceux-ci viennent s’ajouter à la réalité d’une crise très douloureuse qui produit une profonde souffrance sociale. Les populismes et les extrémismes exploitent ce désespoir qu’ils entretiennent avec cynisme.


Comment en sommes-nous arrivés là ?


La responsabilité du Président de la République dans cette décadence de l’esprit public est écrasante, et il devra rendre des comptes. En multipliant les promesses non tenues, il a encouragé la spirale des fatalismes et des amertumes. En donnant toujours plus à ceux qui ont tout et toujours moins à ceux qui n’ont rien, il a renforcé le sentiment d’injustice. En enchaînant les débats inutiles et dangereux (l’an dernier « l’identité nationale », à présent « l’islam et la laïcité »), il a exacerbé toutes les tensions. En somme, il a divisé le pays qu’il avait pour mission de rassembler. Au lieu d’incarner l’unité nationale- ce qui aurait dû être l’essence de sa fonction-, il a dressé les unes contre les autres, les communautés, les générations, les classes sociales… Et voilà le résultat.


Mais le mal vient de plus loin. Sans prétendre exonérer Nicolas Sarkozy des très graves fautes qui ont contribué à cette crise politique et morale, personne ne peut oublier le 21 avril 2002. Il y a bientôt dix ans, la perte des repères, la division de la gauche faisaient entrer notre pays dans une le doute et le désarroi. Nous n’en sommes pas sortis, et c’est précisément là le drame, c’est cette défiance qui s’installe dans la durée : la France n’avance plus. Elle est immobile, paralysée par une injustice sociale qui s’impose comme une norme, figée sur ses angoisses, repliée sur ses aigreurs, incapable d’aborder l’avenir. Les rêves de grandeur nationale ne se fondent plus que sur des nostalgies, et trop souvent le progressisme lui-même prend le langage des conservatismes. Le sens du mouvement a disparu.


Or comme le disait François Mitterrand quelques semaines avant la victoire de 1981, « tout est mouvement dans la vie ; l’eau croupit si elle ne coule pas, le muscle s’ankylose s’il ne bouge pas, l’intelligence s’use si elle ne s’exerce pas ». Une société qui ne progresse pas régresse mécaniquement. Tel est donc le devoir de la gauche, à l’aube de cette année présidentielle. Il faudra, bien sûr, redonner de la dignité à la vie démocratique. Il faudra, évidemment, restituer la crédibilité de la parole publique. Mais avant tout, l’urgence sera de savoir, à nouveau, incarner le mouvement, c’est-à-dire vaincre les craintes. Et pour cela une clef, une seule : restaurer la confiance, ce qui ne se fera pas sans esprit de justice. La société française a peur, et qu’est-ce qu’avoir peur sinon douter de soi-même ?


Redonner confiance à la France dans ses propres chances, dans ses propres richesses, dans sa capacité d’aller de l’avant, cela commencera par la restauration de l’unité d’un pays à présent morcelé. Aux socialistes, dès à présent, dans leurs discours, dans leurs actes, et dans leur pratique démocratique, de recréer le sens de la communauté nationale, du destin collectif. Une nation ne se conçoit pas sans la fierté d’avoir accompli de grandes choses ensemble, sans le désir ardent d’en réaliser de nouvelles, et sans l’ouverture accueillante et généreuse sur le monde. Tel est l’impératif politique et moral de la gauche, pour remettre la France en mouvement."

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Commentaires
M
Moi aussi je suis contre le rejet des ecologistes, mais ils devraient avoir une politique un peu serieuse et un peu plus libérale car aujourdhui le parti ecologiste n'est pas tres sérieux<br /> Nous pourrons en débattre sur poliecosocio.canalblog.com
A
Ce rejet constant des écologistes me semble en contradiction avec la conclusion de ce texte qui appelle à "une ouverture accueillante et généreuse". <br /> Plutôt que de chercher un bouc émissaire, vous devriez vous interroger sur la réalité de vos actes d'éducation à la démocratie de la population acignolaise. Comment donner et garder la confiance des gens sans les impliquer sincèrement dans les choix de la vie locale ? Comment peut on éduquer à la démocratie sans les exercices pratiques réguliers de la démocratie participative ?
Socialistes à Acigné
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